Balade vagabonde…
Harmonie automnale sur Entremont
lire la suite de l'articleHameau de Chessenaz (74270 Haute-Savoie)
J’aime la sournoise grisaille d’un ciel qui se prépare à l’orage…
Les toitures écailleuses au carmin vernissé de mes vieux hameaux, sombrent sous les ombres nuageuses dans une énigmatique austérité.
Ce bleu gris inquiétant à la teinte plombée, semble réveiller des mystères étouffés sous les alcôves grises des églises.
Dans le silence d’un porche habillé d’une frange de vigne vierge, m’abriter de l’orage impromptu.
Sous les trombes diluviennes, les feuilles recluses dans les gouttières dévalent en cascade avalant au passage les pétales soyeux des roses et des clématites.
Dans l’impasse où je suis réfugiée, ruissellent de poétiques rigoles colorées ; le téméraire coquelicot a sacrifié son rouge triomphant aux assauts rageux du tonnerre.
Des moineaux s’ébrouent entre les clapotis de la pluie en piaffant, un chat s’est blotti contre une porte close.
Par habitude, je sais que les flèches ardentes du soleil perceront le chaos de cette averse torrentielle, sous la soudaineté de la lumière moite, les ruelles de mes vieux hameaux deviendront des allées flamboyantes…
« Un certain jour d’orage » MOINE Corinne
Photographie du hameau de Chessenaz depuis le Crêt Pellet
Chessenaz (74270) est une commune située sur le plateau de la Semine, à l’ouest de la montagne du Vuache.
La petite église de Chessenaz a été construite en 1924, le ciel orageux accentue son style « pseudo roman ».
L’oratoire de la première photographie, fut érigé après la Seconde Guerre mondiale en reconnaissance d’une grâce obtenue.
« Les familles Favre et Duchêne demandèrent intercession à la Vierge Marie, afin que leurs fils faits prisonniers reviennent sains et saufs ; ce qui advint. »
Construit en maçonnerie, l’oratoire repose sur un socle composé de gros galets, sa niche ogivale abrite une statue de la Sainte Vierge.
L’oratoire de la deuxième photographie est une allégorie de la grotte de Lourdes, il est dissimulé sous un magistral marronnier. Sur son socle de gros galets, une niche aux pierres jointées loge une statue de la Sainte Vierge. Cet oratoire est enclavé au fond d’un carré de verdure sous l’ancien presbytère*, ce lieu devait donc être à l’origine un jardin de curé. Visible depuis la route, vous y accéderez via un chemin caillouteux.
Malheureusement, je n’ai pas trouvé trace de son histoire.
Le presbytère a été réhabilité en maison privative.
Localisation Google : Oratoire 1 situé au 118 route de Daines dans une propriété privée.
Localisation Google : Oratoire 2 situé derrière 20 route des Planades, accessible via la D192
L’oratoire Notre-Dame de la Salette date de 1867, il se situe prés de l’école de Chessenaz, sa niche est restée vide de nombreuses années.
Désormais deux vierges bienveillantes veillent sur le village pour le plus grand plaisir des passionnés (ées) du patrimoine.
Localisation Google : (Route de la Contamine)
Notre-Dame de Lourdes est le nom sous lequel les catholiques désignent la Vierge Marie telle qu’elle est apparue à Bernadette Soubirous en 1858 dans la grotte de Massabielle : grotte de Lourdes.
11 février 1858, la petite Bernadette Soubirous alors âgée de 14 ans, sa sœur Toinette et une amie collectent du bois mort sur une berge du Gave*. Soudain, Bernadette aperçoit une forme blanche dans l’ouverture d’une grotte : la grotte de Massabielle.
Le 25 février, lors d’une neuvième apparition, elle se met à creuser frénétiquement le sol, une source jaillit devant des curieux médusés.
L’enfant sera témoin de dix-huit apparitions de la Vierge, entre le 11 février et le 16 juillet 1858.
* Pau Hautes-Pyrénées
Bernadette qui ne s’exprime qu’en langue Gascogne, est propulsée au-devant de la scène, bien malgré elle… Huit années de sollicitations excessives ponctuées de polémiques journalistiques décident Bernadette de quitter Lourdes.
Elle rentre au couvent Saint-Gildard (Nevers), elle a 22 ans.
Devenue religieuse, elle mène une vie ascétique, de santé fragile elle est emportée par une pneumonie* le 16 avril 1879 dans sa trente-cinquième année.
Depuis le 3 août 1925, sa dépouille en parfait état de conservation, repose sous une chasse de verre en la chapelle de l’ancien couvent Saint-Gildard à Nevers.
*Bernadette était asthmatique depuis l’enfance
Jusqu’en 1862, Dufour réalise une quinzaine de clichés de Bernadette Soubirous. Il exige qu’elle porte des jupes à carreaux sous prétexte qu’elles captent mieux la lumière que ses robes noires habituelles. Ses propos blessants irritent la jeune fille au fort caractère.
En 1863, Bernadette pose pour le photographe Billard-Perrin en résulte des clichés sobres, reflétant fidèlement sa piété, elle est âgée de 19 ans.
Authentique portrait de Bernadette Soubirous réalisé en 1863 par l’atelier photographique « Billard-Perrin », cette photo authentique m’a été transmise par ma grand-mère qui fit plusieurs fois le pèlerinage de Lourdes.
Gravure Charles Moreau (1822-1864) : La Grotte miraculeuse à Lourdes, peu de temps après les apparitions (1858) et avant les premiers aménagements du Gave. (1864) Source Whikipédia
Le savoyard Lucien Revelin fut un pionnier en matière de recensement des oratoires de Haute-Savoie.
Après sa disparition Madeleine Commeaux poursuivra l’œuvre de son père.
Épaulée par divers contributeurs dont « Le Conseil Général de Haute-Savoie », ce travail de longue haleine se concrétisera à travers un livre exceptionnel : « Les oratoires de la Haute-Savoie ».
Au fil des pages, vous découvrirez maints oratoires aux histoires extraordinaires, photos et croquis…
Un plan réparti par cantons, vous permettra de localiser ces petits édifices religieux, fruits de nos traditions.
Remerciement à :
Madame Marie-Hélène Roth qui m’a rapporté l’histoire de l’oratoire de Notre-Dame de Lourdes localisé à Chessenaz.
Vous trouverez également en sus, un lien d’accès à un site qui inventorie les oratoires de France.
« Les oratoires de la Haute-Savoie »
Cet ouvrage rare est archivé à la Bibliothèque Nationale de France.
« Connaissance et Sauvegarde des oratoires«
Érigé autrefois, à l’initiative d’une communauté en commémoration d’un événement particulier, l’oratoire se voulait être un espace clos matérialisant la protection divine. Œuvres d’art architecturales élaborées par des artisans locaux ou simples niches creusées à même la roche par des anonymes, les oratoires sont particulièrement nombreux en territoire de Haute-Savoie. Ce patrimoine religieux légué par nos anciens, mérite d’être considéré avec les mêmes égards que les monuments classés !
Je conclurais cet article par une expression chère à nos pieux aïeux…
Que le ciel nous entende !
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Rédaction/Photos/Moine Corinne
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