Un beau dimanche de mai…
Communion d'autrefois, splendeur d'une tradition oubliée...
lire la suite de l'articleJe ne crois pas qu’il faille partir bien loin pour trouver le bon chemin !
Il me tardait de voir danser entre talus et blés blondis, les coquelicots chéris de mon enfance.
Ces lumières éclatantes du plein été qui folâtrent avec le rouge triomphant de mes invincibles guerriers, je les connais par cœur…
C’est là, dans la trouée des champs poudrés d’or et de feu, que resurgit le souvenir d’un grand-père ; magicien à ses heures ; confectionnant pour sa petite fille, une menue merveille ; une poupée coquelicot.
« Afin de sublimer la fleur en ballerine merveilleuse, un à un il rabat les pétales, puis ajuste la collerette d’étamines noires. Et que tourbillonne la jupe soyeuse ! »
Tant et tant de poésies enfantines, se révèlent encore dans l’étreinte silencieuse d’un chemin bordé de coquelicots…
J’ai flâné longtemps, très longtemps je dois dire, attendant que le jour s’amenuise, juste pour saisir l’instant où le velours ardent des coquelicots s’enchevêtre dans les ombres familières de mon passé.
Coquelicots d’amour, je suis de celles qui ne vous oublient pas….
« Un chemin de coquelicots » MOINE Corinne
À mon grand-père héros de la Première Guerre mondiale.
Rédaction/Photos/Moine Corinne
Mes photos ont été réalisées à Motz au nord de la Savoie en Chautagne.
Désuète, passée d’âge ; mon port altier fait fi de vos médisances !
Alchimie parfaite du végétal et du spirituel.
L’église de Motz fut édifiée en 1597
Encore une histoire du passé à vous raconter…
Et dire qu’autrefois on avait le cœur à l’ouvrage !
Le soleil joue à cache-cache avec les tournesols.
Rose trémière, poésie familière de nos vieux villages.
Foi et espérance de nos sages ainés.
Croix du Penet
Bouquet d’amour à ne cueillir que du regard !
Vieille dame arrivée au seuil de l’oubli.
Musardise solitaire au milieu de saules échevelés.
« Cabarets des oiseaux »* disait mon grand-père !
*Les feuilles la cardère sauvage retiennent l’eau de pluie, un abreuvoir parfait pour les oiseaux.
Lors de la Grande Guerre (1914/1918), une multitude de coquelicots tapissèrent les tombes des infortunés soldats tombés au front.
Histoire étrange ! Vous en conviendrez !!!
Le lieutenant-colonel John McCrae (1872/1918) médecin canadien engagé volontaire dans les tranchées des Flandres belges, s’inspira de cette scène surréaliste pour rédiger son célèbre poème : « In Flanders Fields »*
Malgré les ombres, c’est toujours le rouge éclatant qui domine…
Moine Corinne
Sous la déflagration des obus mettant à nu les sous-sols, maintes graines de coquelicots, ensevelies dans la terre, se disséminèrent en surface.
En tout état de cause, la guerre pouvait aussi créer des conditions favorables pour que croissent des espèces végétales en dormance**.
Des coquelicots attendant des circonstances opportunes pour que se renouvelle le cycle de la vie, quelle époustouflante histoire de résilience écologique !
*Texte original et littéral : « In Flanders fields »
**Une gaine de coquelicot peut rester en dormance jusqu’à 80 ans.
Photo de coquelicot réalisée par mes soins.
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Les photos estampillées LS&L et les textes sont soumis à des droits d’auteur.
« Cabaret des oiseaux », j’avais oublié cette interprétation poétique de la cardére sauvage… Grâce à vous j’ai replongé dans mes souvenirs d’enfance… Merci…
Et bien je suis ravie que vous ayez remonté le temps grâce à ma petite anecdote ! Bien à vous….