Un chemin de coquelicots
Balade poétique à Motz Savoie
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Nul besoin de parcourir le monde car là où le Rhône valse en silence, là est mon bonheur !
Dans le milieu de l’aube j’ai vu votre visage silencieux et serein, ce fut un doux présage.
Vous étiez là debout dans la lumière naissante, sur la pile d’un pont*, humble mais éblouissante.
Combien ont traversé les champs et les rivières pour vous confier jadis, les prières les plus pures.
Vous leur avez montré les chemins de lumière, tous ils vous ont loué, vous étiez leur armure.
D’une saison à l’autre malgré des jours fatals, souriante et radieuse, vous êtes restée Marie.
Votre silhouette blanche figée sous les étoiles, éclaire encore dans l’ombre les âmes d’aujourd’hui.
« Poésie singulière » MOINE Corinne
Rédaction/Photos/Moine Corinne
Photographie du Pont de Seyssel
*La statue de la vierge a été montée sur son piédestal en 1856.
La nature s’abandonne au verdoyant enchantement du printemps…
Ruines du château de Chaumont Haute-Savoie
Ici, la végétation sublime une masure de sa poésie hasardeuse…
Vieille bâtisse Seyssel Ain
Un château aux pierres fantasmagoriques, m’invite à fouler son allée de verdure…
Château de Mecoras Ruffieux Savoie
Géolocalisation : ici
Sous la lumière évanescente, une harmonie de couleurs mystérieuses…
Vierge oratoire de Desingy Haute-Savoie
Géolocalisation : ici
Laisser le sablier des saisons couler entre mes doigts…
Fontaine gargouille Songieux Ain
Sur un fond fardé de couleurs flamboyantes, Sainte-Agathe s’enrubanne d’un nuage d’argent …
Hameau de Chaumont Haute-Savoie
À la faveur de l’hiver glacial, des nuances givrées de rose poétisent un vieux chêne solitaire…
Plateau des Daines Chaumont Haute-Savoie
Dans ce refuge de passage, m’adonner au grisant silence, ne fût-ce qu’un bref instant…
Belle balade en vers et en couleurs…
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*Les textes sont l’entière propriété intellectuelle de la rédactrice.
* Les photos estampillées LS&L et les textes sont soumis à des droits d’auteur.
Au pied du Vuache, l’illustre hameau de Chaumont veille sur ses légendes… (Haute-Savoie)
Caressée par la frêle lumière du jour, Sainte-Agathe sème aux vents turbulents ses heures d’un autre temps…
Adossée à son illustre mont, comme perchée sur le toit de son monde, l’église au clocher lustré d’écailles bourdonne entre ciel et champs !
De la noirceur de ses hivers aux ritournelles fanées de ses étés passés ; Chaumont veille jalousement sur son fouillis de vieux contes qui pourraient bien « soit dit en passant », vous ensorceler l’esprit !
Car sous les flancs rocailleux du Vuache, vagabondent de funestes histoires englouties par le loup sorcier des légendes….
De l’embrasure des volets mi-clos, filtrent la senteur âcre du buis béni accroché aux crucifix des chambres et la mémoire émue des vieillards, qui n’avaient nul autre désir que de voir reverdir chaque printemps, le parasol feuillu des tilleuls.
« Il n’est pas de plus tragiques poésies que les souvenirs qu’on oublie… »
Dieu qu’il s’en souvient l’auguste village, des divins matins de communions quand les enfants portaient les fleurs en couronne, tels de candides chérubins.
Comment aurait-il oublié les croix enrubannées des rogations et les amoureux des cortèges, chapeautés par le ballet étrange « des grenouilles de bénitier en habits du dimanche.
Noyée sous sa lucarne de verdure, la Vierge veille sur ses enfants chéris, disparus pour l’éternité sous les lumières lascives des tonnelles empourprées de glycines, là où embaumait jadis le chapelet miraculeux des roses.
« Merci Marie de veiller sur la beauté simple des choses… »
Flânent au-dessus de la croix à jamais suspendues dans les airs, la grisante farandole de l’hirondelle voyageuse, dont le nid chevauchait les poutres bancales des granges et la prière de l’aïeul qui remerciait le ciel d’avoir offert le blé* à ses terres hostiles.
« Que Dieu tout-puissant bénisse mes champs et les petits oiseaux… »
Coiffée des rayons d’or d’un soleil triomphant, la forteresse ruinée sublime le mont « chauve » aux contreforts verdoyants..
Et qu’importe si l’histoire raisonne comme une fin amère, qu’importe si les gloires d’autrefois ne sont aujourd’hui, que pierres gisantes et bouquets d’ombellifères…
Ici le vieux monde susurre à l’oreille de qui veut bien l’entendre, les soupirs énamourés des seigneurs et des bergères !
« Poésie du vieux monde » MOINE Corinne
Rédaction/Photos/Moine Corinne
*Chaumont fut autrefois le grenier à blés du Bugey, ses riches entrepôts alimentaient les marchés de Rumilly, d’Annecy et de Genève.
Loin des bruits du monde, le silence me parle sans un mot.
*Sur votre gauche en montant le chemin jusqu’aux ruines
Couleurs étranges exprimant des histoires du passé.
Sainte-Agathe s’enrubanne d’un nuage d’argent.
Quiétude automnale sur des ruines jadis glorieuses.
Le hameau de Chaumont localisé en Haute-Savoie, tire son nom du latin « calvus mons » signifiant « mont chauve ». Ce nom évoque le mont (promontoire rocheux) sur lequel fut édifié en l’an 1124 son château fortifié, construit à l’initiative des Comtes de Genève.La restauration des vestiges du château a été réalisée par l’association : Ké Viva Chaumont.
Solennité austère d’une ruine jadis forteresse glorieuse.
Historiquement, les loups furent de réels prédateurs attaquant le bétail domestique, dans de plus rares cas, les humains.
Depuis le Moyen Âge, pléthore de récits effrayants* contribuèrent à enraciner une peur ancestrale du loup dans notre patrimoine culturel.
De 1748 à 1751, Chaumont connut une série d’attaques sanglantes, les enfants affairés aux corvées agricoles, comptèrent au rang des premières victimes.
Certes, on pointa du doigt le manque de vigilance, mais qu’aurait-on bien pu faire ; les enfants constituant une grande partie de la main-d’œuvre familiale !
Un feuilleton macabre qui dépassa largement le cadre du fait divers, ébranlant la communauté paysanne issue de la paisible bourgade de Chaumont.
Dés lors et au vu de la terrible hécatombe, le gouverneur sarde Gabriel Alexis, rédigea courant 1751, un manifeste incitant à tuer le malfaisant canidé.
À l’issue de cette battue menée à grand renfort de chasseurs subventionnés par une prime, le loup fléau du Vuache, fut éradiqué.
Gravure de François Grenier de Saint-Martin,
Journal des chasseurs, octobre 1839
*L’histoire de la Bête du Gévaudan restera sans nul doute la plus terrible !
*Source d’inspiration « Contes et légendes au Pays du Vuache » Dominique Ernst
La croyance au loup-garou remonte à l’Antiquité…
Les légendes et les folklores issus de la civilisation européenne, définissent le loup-garou ou lycanthrope*, comme un humain capable de se transformer en loup, les nuits de pleine lune.
Selon certains récits populaires, les loups-garous furent souvent décrits comme des créatures démoniaques dotées de forces surhumaines.
Leur transformation pouvant être causée par :
–un acte de sorcellerie engendrant une transformation maîtrisée
–une malédiction engendrant une transformation involontaire
Le loup-garou, Lucas Cranach l’Ancien-1512-
En l’an 1811, on conférait encore, aux feux de la St Jean, la capacité de détruire les loups-garous**.
J’attire votre attention sur le fait qu’une peur ancestrale du loup hantait les esprits depuis des lustres, tant et si bien que les populations rurales, croyaient fortement à l’existence de ces créatures diaboliques !
Dans son ouvrage « Contes et légendes au Pays du Vuache », Dominique Ernst retrace des anecdotes fort étranges dont Chaumont fut autrefois le théâtre.
« Des sorciers accoutrés d’une peau d’ours ensorcelée (et non de loup) se métamorphosaient en loups-garous ».
Affublés de ces accoutrements maléfiques, les loups sorciers n’avaient nuls autres desseins que de terroriser la population.
« Peste soit les loups sorciers !!!«
Loin de moi l’idée de vouloir galvauder la légende, mais de fieffés paysans n’eurent-ils pas usé d’une telle diablerie*** pour éloigner les intrus de leurs terres !
Je vous laisse à votre réflexion…
*La lycanthropie est aujourd’hui scientifiquement reconnue comme symptôme d’une maladie mentale dans laquelle la personne se croit changée en loup !
**Source « Diableries et sorcellerie en Savoie » Michèle Brocard-Plaut).
***Dans le christianisme, le loup fut souvent interprété comme une incarnation du diable.
Abbaye d'Hautecombe Anglefort automne bassy blessure blues bouquet bricelets campagne canivet catéchisme chapelet Chaumont Chindrieux château Chésery clarafond-arcine Croix de Penet dorches enfance Entremont forêt gargouille globe de mariée glycine Hautecombe jardin Ké Viva Chaumont loup-garou Lourdes légende Massabielle missel Motz patrimoine Platière Pouilly poupée Poupée coquelicot rose Sabine Sicaud seyssel shirin-yoku sylvothérapie Vuache
*Les textes sont l’entière propriété intellectuelle de la rédactrice.
* Les photos estampillées LS&L et les textes sont soumis à des droits d’auteur.
« La sagesse est une fleur merveilleuse, qui ne fane jamais »
M’asseoir encore à tes côtés sur les talus de campagne, glisser ma main dans la tienne et se dire que le temps qui passe n’a plus d’importance…
Plonger dans ton regard émerveillé à la vue des abeilles qui s’affairent afin que vive le Monde.
C’est toi grand-père qui m’as appris que la nature fait grandir l’Homme et que celui qui l’ignore est un fourbe !
Sais-tu grand-père qu’aujourd’hui les abeilles se meurent par milliers et qu’à travers leurs ballets funèbres, le fourbe entrevoit les ténèbres de son inhumanité…
Je suis riche de ton enseignement, car tu m’as transmis la sagesse :
« Garde la en ton cœur pour toujours car c’est une fleur merveilleuse qui ne fane jamais… »
Tu te réjouissais humblement des moissons et des vieilles chansons, toi le paysan né digne fils de ta terre, poursuivant l’œuvre de tes aïeux, le dos courbé sur ta faucille, docile et résigné…
Désormais tu es la sente ombragée, où s’étiolent les parfums cramoisis des coques de châtaigniers.
Sais-tu grand-père que l’eau des rivières a le goût amer des jours qui déchantent, la terre vomit le poison de notre cupidité.
Tu es la caresse silencieuse du vent qui effleure mes yeux tristes, quand les vocalises des chardonnerets n’égayent plus les sous-bois, alors que se fut ainsi après les pluies d’autrefois.
Sais-tu aussi grand-père qu’on étouffe le chant glorieux du coq de ton enfance et que les cloches des églises sonnent le tocsin grinçant des jours sans lendemain.
Au loin, le soleil brandit le glaive de sa colère, enflammant l’horizon de présages de mauvais augures.
Pourtant certains prônent avec arrogance qu’il nous faut construire un monde meilleur, mais ils refusent d’entendre l’écho sourd qui gronde derrière le flanc des montagnes.
Gémirons-nous bientôt à voir s’éteindre pour toujours le chant radieux des oiseaux, comme si nous laissions mourir nos petits-enfants ?
Nous ne sommes que les pâles lueurs d’un monde dont nous chantons les louanges, mais que nous gâchons pour des desseins imbéciles !
L’argent est devenu le moteur de l’Humanité !
Les pierres érigées avec labeur par le passé dégringolent sous l’avidité de ceux qui nous leurrent avec des semblants de vérités !
Moi je dis mensonges !
Rude était ta vie grand-père, mais noble était ton cœur, toi le paysan pieux qui accueillait avec discernement les années sans récoltes, tel un sombre avertissement du « Tout-Puissant ».
Aux heures froides de l’hiver, quand les arbres dépouillés me clament leurs poésies muettes, j’entends ton pas bourbeux arpenter les sillons de ta terre, alors retentit allègrement dans mon cœur, la rengaine joyeuse des moissonneurs d’antan.
« L’envers du décor » MOINE Corinne
Rédaction/Photos/Moine Corinne
Lumière étrange sur la croix du Bret
Chêne centenaire
Entre ciel et terre
Soir d’orage
Poésie monochrome
Au départ profitant de ma retraite, je voulais restituer à mes enfants et petits-enfants les souvenirs de ma mère exprimés oralement et consignés dans un cahier. Mais au fur et à mesure de leur restitution et vérification et mon intérêt personnel pour la sphère domestique paysanne, j’ai voulu développer les sujets présentés.
Ceux-ci concernent davantage les aspects concrets de la vie quotidienne des femmes à cette époque à une époque où elles n’avaient aucun droit, seulement celui d’accepter, d’obéir et de travailler.
Cette période a représenté aussi le passage entre la période industrielle après l’artisanat d’exception, la fin des petites exploitations où l’autoconsommation était la règle et la généralisation d’une agriculture industrielle accompagnés par le dépeuplement des campagnes pour un emploi à la ville.
La pandémie actuelle permet d’ailleurs de mieux comprendre les risques de cette évolution sociétale.
Ma mère trop marquée par les dommages de la guerre 14/18 avait gardé le travail comme valeur prioritaire. Ce qui a beaucoup évolué…
Vous pratiquez semble t-il avec bonheur la poésie, l’écriture et certains arts. Compliments. L’essentiel n’est-il pas d’exercer ce qui nous convient pour en faire profiter les autres.
Bien sincèrement.
« La vie paysanne d’autrefois »
Visitez son site en cliquant le lien… : ici
Croix du Bret située à Chaumont Haute-Savoie
Chêne centenaire du plateau des Daines à Chaumont Haute-Savoie
Le Rhône sous Bange Clarafond-Arcine Haute-Savoie
*Désormais mes articles paraîtront une fois par mois : on ne peut pas être au four et au moulin ! À lire prochainement une histoire fascinante autour des portraits d’enfants de fin 1800… Vous pouvez également me suivre sur Facebook pour de nouveaux posts chaque semaine.
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