Bonne année 2021
Je vous souhaite d'écrire de très belles histoires dans tous les domaines de vos vies...
lire la suite de l'articlePoésie d’un soir d’été sur Entremont Clarafond-Arcine
En hommage à Roger qui aimait son hameau de Bange …
Dans mes souvenirs d’enfant, valsent les grelots silencieux des campanules et le port altier des roses trémières. Aussi loin que je me rappelle les saules pleuraient le long des ruisseaux, des liserons aux trompettes triomphantes habillaient les murailles des cimetières et les fleurs des tilleuls embaumaient la place du marché ! Au printemps à l’horizon des villages l’hirondelle faisait toujours le printemps. Les flonflons des kermesses se mêlaient aux feux de la Saint-Jean et les premiers jours de mai glorifiaient la procession des communions. Sous la majesté des platanes, les fontaines nous chuchotaient des légendes étranges léguées par les anciens.
Aussi loin que je me rappelle sur les masures rampaient des glycines aux grappes éclatantes et la vigne vierge s’enchâssait dans la pierre. Juin s’embellissait d’hortensias aux pompons extravagants et le triste novembre s’éclairait des collerettes d’or des chrysanthèmes. Pommiers, poiriers et cognassiers ondulaient au verger dans la fraîcheur odorante de la menthe sauvage. Qu’il était bon de s’étourdir de la rosée matinale empreinte de l’amertume des pommes reinette et des quetsches savoureuses ! Rhubarbe, cassis et groseilles à maquereaux s’affalaient au jardin parmi les œillets de poète, les soucis et d’imposantes citrouilles. De cet apparent désordre émergeaient des touffes d’orties hirsutes et des ronces traîtresses ! Mes mollets d’aventurière partie à l’assaut des fruits aux couleurs exquises n’y ont jamais résisté.
Aussi loin que je me rappelle, les pluies tièdes d’été regorgeaient d’indicibles parfums. Sous les lumières moites d’août, les gerbes de blé tapissaient les vallons d’une vision féerique et les chars de foin dodelinaient sur les terres jusqu’à la nuit tombée. On se couronnait de bleuets, de coquelicots et d’épis pour sceller la fin des moissons comme sous le ciel d’antan quand les moulins battaient leurs voiles de géants dans la course du vent. L’appel de l’angélus courait à travers champs, entre jours heureux et mauvais jours entre allégresse et tristesse. La flèche en ardoises du clocher suffisait à émerveiller mes yeux, des émotions envolées comme les fumerolles de cet encens mystique dont ma robe blanche des dimanches de prêches, s’imprégnait si longtemps. Alors, bien souvent quand une plaine immense s’étire devant mes yeux je suis entraînée vers ces souvenirs ineffaçables… Sur les sentiers aux broussailles ébouriffées lorsqu’une lueur enfantine m’accompagne, alors oui je vous l’avoue du fond du cœur, je me moque éperdument des choses d’aujourd’hui !
« Aussi loin que je me rappelle… » écrit par MOINE Corinne
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Hameau de Bange au bord du Rhône
Églantier au prés
Guirlande végétale
Sureau en ombelle
Regard
Ancien four à pain Bange
Paroles de pierres
Lumières poétiques
Le Rhône sous le hameau de Bange
Un soir d’été sur Entremont
Entremont et Bange sont localisés sur Clarafond-Arcine commune de Haute-Savoie
Prochain article « Les visages de pierre », entre poésie et nostalgie je vous emmène avec moi visiter quelques cimetières de campagne…
Rédaction/Photos Moine Corinne
*Les textes sont l’entière propriété intellectuelle de la rédactrice.
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« Les rivières ne sont que des chemins qui marchent ! »
Rosemonde Gérard