Mots d’hiver
Entrelacs de givre et de poésie...
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Sous le halo du soleil somnolant, la brume matinale voile le paysage d’une aura de mystère.
Rassemblés en processions silencieuses, des oiseaux transis entament un long voyage vers des terres plus clémentes — certains reviendront, d’autres pas.
Un froid précoce a rosi mes joues, chacun de mes souffles s’évapore en d’insaisissables volutes, qui dansent une chorégraphie fragile.
Pas à pas, mes chemins vagabonds se muent en tapis de velours, du pourpre, du fauve, de l’ocre, entrelacés dans la végétation humide.
Assoupis par le déclin du jour, les frênes aux silhouettes éthérées s’étreignent, puis plongent en arches mélancoliques.
Leurs ombres mouvantes où mes yeux se noient, sont autant d’histoires improbables échappées de mon imaginaire…
À l’abri des regards, les grands chênes pleurent des larmes d’or et les bosquets baignés de lumières chatoyantes deviennent mes écrins secrets.
Dans un ultime cérémoniel de feuilles transcendées en papillons de feu, l’automne peaufine sa toile d’artiste.
La nature toute entière se prépare au grand sommeil…
« Sous une pluie de feuilles » MOINE Corinne
Havre de paix camouflé dans l’ombre d’un géant…
Motz — Savoie —
Refuge d’ombres errantes…
Motz — Savoie —
Arche d’or pour âmes vagabondes…
Thorens-Glières — Haute-Savoie —
Sanctuaire de feuilles et de prières...
Chapelle de Sales — Thorens-Glières Haute-Savoie —
Autel d’espoirs murmurés en silence…
Notre-Dame de Volland « Volland d’en bas » — Challonges Haute-Savoie —
Autrefois, les oratoires servaient de haltes spirituelles ; les voyageurs s’y arrêtaient pour converser avec la Vierge.
« Oratoire », du latin orare, signifie parler.
Situé au bord d’un sentier qui mène de Challonges à Volland d’en bas, l’oratoire de Notre-Dame de Volland rayonne d’une aura particulière.
Et pour cause, sa construction fut rendue possible grâce à la générosité de deux femmes d’exception.
Madame Adélaïde Messy originaire de Volland, céda gracieusement la parcelle de terrain, tandis que Madame Eugénie Epely de Challonges s’acquitta des fonds afin que le monument puisse être érigé.
La façade de briques rouges (style néo-gothique) du vieil oratoire, présente quelques effritements, toutefois la nature semble veiller jalousement sur ce sanctuaire solitaire.
📍 Localisation : Depuis Challonges, prendre Pyrimont, passez la fromagerie Gojon au bord du Rhône, continuez route de Volland. Bifurquez sur votre droite « Impasse de la Sainte ». Montez jusqu’à la dernière habitation sise au n°572, puis arpentez le sentier sous la végétation, l’oratoire est au bout.
👉 Cliquez la photo pour l’agrandir
👉 Sous le rocher à proximité de l’oratoire vous découvrirez : La Fontaine de la Sainte.
Sentier de mes pas oubliés…
Entremont Clarafond-Arcine — Haute-Savoie —
Courbe serpentine drapée de mille et une couleurs…
Entremont Clarafond-Arcine — Haute-Savoie —
Savourer la beauté de l’instant…
Entremont Clarafond-Arcine — Haute-Savoie —
Feuille en habit de lumière…
Vague d’azur et d’or sur l’étang bleu…
« L’étang bleu » — Vions Savoie —
Les feuilles dans le vent courent comme des folles, elles voudraient aller où les oiseaux s’envolent, mais le vent les reprend et barre leur chemin.
Elles iront mourir sur les étangs demain...
Extrait de la poésie « L’automne » Anna de Noailles (1876-1933) — Le cœur innombrable (1901) —
Belle balade poétique…
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J’aime la sournoise noirceur d’un ciel qui se prépare à l’orage...
Les toitures écailleuses de mes vieux hameaux, sombrent dans les ombres nuageuses en une énigmatique austérité.
Ce ciel, à la teinte plombée, semble réveiller des mystères étouffés sous les alcôves grises des oratoires.
Dans le contre-jour d’un porche habillé d’une frange de vigne vierge, m’abriter de l’averse impromptue...
Débâcle d’obscurité funeste, enchevêtrée d’éclairs théâtraux ; l’orage orchestre sa colère…
Et voilà qu’en un instant, dévale des toits, une armada de cascades furibondes…
Roses et clématites, agrippées à leurs arceaux, ploient puis disparaissent, avalées par ces trombes diluviennes.
Des arabesques colorées s’entremêlent sur les pavés ruisselants ; le coquelicot, ouvert le matin même, n’est plus qu’un fugace souvenir…
Sacrifié le rouge triomphant, aux assauts rageux du tonnerre !
Sous un rideau de pluie battante, quelques téméraires moineaux s’ébrouent en piaffant ; un chat s’est blotti contre une porte close.
Par habitude, je sais que les flèches ardentes du soleil perceront le chaos de cette averse torrentielle.
Sous la soudaineté de la lumière moite, les ruelles de mes vieux hameaux deviendront des allées flamboyantes…
« Un certain jour d’orage » MOINE Corinne
Cet oratoire, Implanté sur les hauteurs de Chessenaz, fut érigé après la Seconde Guerre mondiale en reconnaissance d’une grâce obtenue.
« Les familles Favre et Duchêne demandèrent l’intercession de la Vierge Marie, afin que leurs fils, faits prisonniers reviennent sains et saufs — ce qui advint. »
📍Localisation Google : Oratoire situé au 118 route de Chez les Favre.
📍Localisation Google : Notre-Dame de la Salette (1867) — Route de la Contamine —
S’il n’est guère aisé d’en déterminer précisément l’origine, ce modeste oratoire, pourrait bien être un hommage aux prisonniers de la Seconde Guerre mondiale évoqués plus haut.
En effet, cette période douloureuse fut marquée par une vague de dévotions mariales : nombre de répliques de la grotte de Massabielle, fleurirent dans nos villages savoyards.
📍Localisation Google : Oratoire situé 20 route des Planades — accessible via la D192 —
Bernadette Soubirous (1844–1879), née à Lourdes dans une modeste famille de meuniers des Hautes-Pyrénées, reste l’une des figures les plus touchantes de la spiritualité populaire catholique.
À l’âge de 14 ans, elle affirme avoir vu la Vierge Marie à dix-huit reprises, entre février et juillet 1858, dans la grotte de Massabielle.
Son discours, d’une sincérité désarmante, interpella les autorités religieuses.
Lorsqu’on lui demandait le nom de la Dame qu’elle voyait, Bernadette répond en patois gascon :
« Que soy era Immaculada Councepciou » — « Je suis l’Immaculée Conception » —
Expression qu’elle ne comprenait guère, mais qui confirma la reconnaissance de l’Église, l’Immaculée Conception ayant été proclamée dogme quatre ans plus tôt.
À ceux qui doutaient de ses visions, elle rétorquait simplement :
“Je ne suis chargée que de vous le dire, pas de vous le faire croire.”
Elle entre au couvent des Sœurs de la Charité à Nevers, à l’âge de 22 ans.
Par ailleurs, souffrant d’asthme, elle vécut dans la prière, entre austérité et souffrances, jusqu’à son décès à l’âge de 35 ans.
Son corps, retrouvé intact lors de l’exhumation en 1909, repose aujourd’hui dans une chasse de verre à Nevers.
Bernadette fut canonisée en 1933 …
« C’est parce que j’étais la plus pauvre et la plus ignorante que la Sainte Vierge m’a choisie ».
Bernadette Soubirous
Une anecdote célèbre raconte qu’un photographe du nom de Dufour, venu faire son portrait, exigea qu’elle porte une jupe à carreaux « pour mieux capter la lumière ».
Indignée, Bernadette rétorqua avec sa franchise habituelle :
« Si monsieur Dufour ne me trouve pas assez belle, dites-lui qu’il me laisse ici. Je serai plus contente. Qu’il se contente de mon costume, je ne mettrai pas une épingle de plus ! »
En 1863, Bernadette Soubirous, âgée de 19 ans, accepte de poser devant l’objectif du photographe Billard-Perrin.
Contrairement aux mises en scène trop théâtrales de son prédécesseur, ce dernier capture avec pudeur l’expression d’une jeune fille pieuse.
Ses clichés, empreints de simplicité, sont aujourd’hui parmi les plus fidèles témoignages visuels de celle que tant de pèlerins viendront vénérer.
Le plus émouvant dans cette photographie de Bernadette, c’est sans nul doute le lien intime qui fait écho à mon histoire familiale.
Transmise par ma grand-mère, née en 1897 — femme de foi et de tradition — elle incarne bien plus qu’un souvenir…
À son époque, il était d’usage de se rendre chaque année en pèlerinage à Lourdes.
📷 Bernadette Soubirous par Billard-Perrin./Archive familiale/Cliquez pour agrandir
Nichés au détour d’un chemin, à flanc de montagne ou à l’orée des bois, les oratoires sont des lieux de prière, de recueillement et de mémoire.
Érigés par des mains pieuses pour remercier, implorer ou se souvenir, ils témoignent d’une foi populaire profondément enracinée dans nos territoires savoyards.
Chaque oratoire raconte une histoire — intime ou collective — et participe à la poésie de nos paysages.
Belle découverte…
📚 Inventaire en ligne
Vous trouverez en sus un lien vers un site qui répertorie les oratoires de France.
🔗 Connaissance et Sauvegarde des oratoires ➡️ [Lien]
📖 Ouvrage de référence
Lucien Revelin, pionnier du recensement des oratoires de Haute-Savoie, initia un travail méticuleux poursuivi par sa fille Madeleine Commeaux, avec le soutien du Conseil Général.
🔗 Les oratoires de la Haute-Savoie — Ouvrage rare, archivé à la Bibliothèque nationale de France ➡️ [Lien]
🕍 Érigée en 1924, la petite église de Chessenaz (74270) veille sur ses oratoires.
📚 Wikipédia – Bernadette Soubirous
Une biographie complète, des détails sur les apparitions, sa vie religieuse à Nevers, et des sources historiques.
🔗 fr.wikipedia.org/wiki/Bernadette_Soubiroussainte-bernadette-soubirous-nevers.com
📍 Grotte de Massabielle sur Mapcarta
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