Légendes du vieux monde
Bienvenue dans cette nouvelle aventure...
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Le temps glisse entre mes doigts comme une poignée de sable.
Insaisissable, il fuit, s’étire, tantôt doux, tantôt tranchant.
Je le cherche, je le perds, et lorsque je crois enfin l’attraper, il n’est déjà plus là !
Moqueur, il se joue des horloges, alternant tour à tour mes jours et mes nuits…
Le temps scelle mes saisons, puis les efface d’un soupir.
J’aimerais le suspendre, le capturer en éclats de soleil, le figer dans un paysage avant qu’il ne s’évanouisse.
Mais le temps est indomptable — il ne se plie ni à mes supplications, ni à mes regrets.
Il avance, implacable, et m’entraîne dans son sillage, que je le veuille ou non.
Peut-être suffit-il de me laisser porter d’une saison à l’autre — telle une feuille vagabonde soufflée par le vent.
« Le monologue du temps » MOINE Corinne
Le printemps éparpille dans l’air ses parfums de renouveau…
Ruines du château de Chaumont — Haute-Savoie —
Comme une poésie hasardeuse, que nul ne peut interrompre…
Vieille bâtisse — Seyssel Ain —
Tout semble en suspens, et pourtant !
Château de Mecoras — Ruffieux Savoie —
👉Géolocalisation : ici
Sous la lumière, une harmonie de couleurs mystérieuses…
Vierge oratoire de Desingy — Haute-Savoie —
👉Géolocalisation : ici
Le Rhône, éternel voyageur…
Notre-Dame fut montée sur la pile du pont courant 1856…
Pont entre deux rives — Seyssel Ain et Haute-Savoie —
Le temps a figé dans la pierre son voile de quiétude…
Bénitier chapelle de Sales — Thorens-Glières Haute-Savoie —
Laisser le sablier des saisons couler entre mes doigts…
Fontaine gargouille — Songieux Ain —
Le clocher de Sainte-Agathe s’enrubanne d’un nuage d’argent …
Hameau de Chaumont — Haute-Savoie —
Il est un secret chuchoté au cœur de l’hiver,,,
Plante d’ombre et de lumière — l’ellébore —
Dans le milieu de l’aube, j’ai vu votre visage, silencieux et serein, ce fut un doux présage. Vous étiez là debout dans la lumière naissante, sur la pile d’un pont, humble mais éblouissante.
Combien ont traversé les champs et les rivières, pour vous confier jadis les prières les plus pures. Vous leur avez montré les chemins de lumière, tous ils vous ont loué, vous étiez leur armure.
D’une saison à l’autre, malgré des jours fatals, souriante et radieuse, vous êtes restée Marie. Votre silhouette blanche figée sous les étoiles, éclaire encore dans l’ombre, les âmes d’aujourd’hui.
« Poésie singulière » MOINE Corinne
Belle balade poétique…
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Caressée par la frêle lumière du jour, Sainte-Agathe sème aux vents turbulents ses heures d’un autre temps…
Adossée à son illustre mont, comme perchée sur le toit de son monde, l’église au clocher lustré d’écailles bourdonne entre ciel et champs !
De la noirceur de ses hivers aux ritournelles de ses étés passés, Chaumont veille jalousement sur son fouillis de vieux contes, qui pourraient bien, soit dit en passant, vous ensorceler l’esprit !
Car sous les flancs rocailleux du Vuache vagabondent de funestes histoires englouties par le loup sorcier des légendes….
De l’embrasure des volets mi-clos, filtre la grâce du buis accroché aux crucifix des chambres, et la mémoire émue des vieillards, qui n’avaient nul autre désir que de voir reverdir chaque printemps le parasol feuillu des tilleuls.
« Il n’est pas de plus tragiques poésies que les souvenirs qu’on oublie… »
Dieu, qu’il s’en souvient, l’auguste village, des divins matins de communions, quand les enfants portaient les fleurs en couronne, tels de candides chérubins.
Comment aurait-il oublié les croix enrubannées des rogations, et les amoureux des cortèges, chapeautés par le ballet étrange des grenouilles de bénitier en habits du dimanche ?
De sa lucarne de verdure, la Vierge veille sur ses enfants chéris, disparus à jamais sous les lumières des tonnelles empourprées de glycines, là où, jadis, embaumait le chapelet miraculeux des roses.
« Merci Marie de veiller sur la beauté simple des choses… »
Flânent au-dessus de la croix, la farandole de l’hirondelle voyageuse — dont le nid chevauchait autrefois, les poutres des granges — et la prière de l’aïeul, qui remerciait le ciel d’avoir offert le blé à ses terres hostiles.
« Que Dieu tout-puissant bénisse mes champs et les petits oiseaux… »
Coiffée des rayons d’or d’un soleil triomphant, la forteresse ruinée sublime le mont « chauve » aux contreforts verdoyants.
Et qu’importe si l’histoire raisonne comme une fin amère, qu’importe si les gloires d’autrefois ne sont aujourd’hui que pierres gisantes et bouquets d’ombellifères…
Ici, le vieux monde susurre à l’oreille de qui veut bien l’entendre, les soupirs énamourés des seigneurs et des bergères !
« Poésie du vieux monde » MOINE Corinne
Loin des bruits du monde, le silence me parle…
Notre-Dame de Lourdes sur votre gauche en montant le chemin jusqu’aux ruines.
Couleurs étranges exprimant des histoires du passé…
Sainte-Agathe s’enrubanne d’un nuage d’argent…
Quiétude automnale sur des ruines jadis glorieuses…
Le hameau de Chaumont situé en Haute-Savoie, tire son nom du latin « calvus mons » signifiant « mont chauve ».
Ce nom évoque le promontoire rocheux sur lequel fut édifié en l’an 1124 son château fortifié, construit à l’initiative des Comtes de Genève.
Les vestiges du château ont été restaurés grâce au travail passionné de l’association Ké Viva Chaumont.
Historiquement, les loups furent de redoutables prédateurs, s’attaquant au bétail, dans de plus rares cas, aux humains.
Depuis le Moyen Âge, pléthore de récits effrayants contribuèrent à enraciner une peur ancestrale du loup dans notre patrimoine culturel.
De 1748 à 1751, Chaumont connut une série d’attaques sanglantes : les enfants affairés aux travaux des champs, comptèrent au rang des premières victimes.
Un feuilleton macabre qui ébranla la paisible communauté paysanne de Chaumont.
Confronté à la terrible hécatombe, le gouverneur sarde, Gabriel Alexis, rédigea, en 1751, un manifeste ordonnant l’éradication du funeste canidé.
À l’issue de cette vaste battue, le loup disparut du Vuache.
Gravure de François Grenier de Saint-Martin
Journal des chasseurs — octobre 1839 —
La croyance au loup-garou remonte à l’Antiquité…
Les légendes définissent le loup-garou, ou lycanthrope, comme un humain capable de se transformer en loup, les nuits de pleine lune.
Selon certains récits populaires, ces créatures souvent décrites telles des êtres démoniaques, étaient dotées de forces surhumaines.
Leur transformation pouvait être causée par :
–un acte de sorcellerie engendrant une transformation maîtrisée
–une malédiction engendrant une transformation involontaire
Le loup-garou, Lucas Cranach l’Ancien (1512 )
En l’an 1811, on conférait encore aux feux de la Saint-Jean,le pouvoir d’anéantir les loups-garous.
Il est important de souligner qu’une peur ancestrale du loup hantait les esprits depuis des siècles, au point que les populations rurales croyaient fermement à l’existence de ces créatures diaboliques.
Dans son ouvrage « Contes et légendes au Pays du Vuache », Dominique Ernst retrace des anecdotes fort étranges, dont Chaumont fut autrefois le théâtre.
— Des sorciers, accoutrés de peaux d’ours ensorcelées (et non de loup), se métamorphosaient en loups-garous…
Affublés de ces pelisses maléfiques, les loups sorciers n’avaient nul autre dessein que de terroriser la population.
— Peste soit ces loups sorciers !!!
Loin de moi l’idée de vouloir galvauder la légende, mais de fieffés paysans n’auraient-ils pas usé de quelques diablerie pour éloigner les intrus de leurs terres !
Je vous laisse à votre réflexion…
📖 Michèle Brocard-Plaut — Diableries et sorcellerie en Savoie
📖 Dominique Ernst — Contes et légendes au Pays du Vuache
💻 La Bête du Gévaudan — Un fait divers devenu mythe ➡️ [Lien]
🏛️ Association Ké Viva Chaumont — Pour la préservation du patrimoine local
📖 Cairn.info — La lycanthropie : du mythe à la pathologie psychiatrique ➡️ [Lien]
💻 Dans le christianisme, le loup fut souvent interprété comme une incarnation du diable ➡️ [Lien]
📍 Géolocalisation Chaumont Haute-Savoie ➡️ [Lien]
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M’asseoir à tes côtés sur les talus de campagne…
Glisser ma main dans la tienne et se dire que le temps qui passe n’a plus d’importance…
Plonger dans ton regard émerveillé à la vue des abeilles qui s’affairent afin que vive le Monde.
C’est toi grand-père, qui m’as appris que la nature fait grandir l’Homme, et que celui qui l’ignore est un fourbe !
Sais-tu grand-père, qu’aujourd’hui les abeilles se meurent par milliers, et qu’à travers leurs ballets funèbres, le fourbe entrevoit les ténèbres de son inhumanité…
Je suis riche de ta sagesse :
« Garde la en ton cœur pour toujours, c’est une fleur merveilleuse qui ne fane jamais… »
Tu te réjouissais des moissons et des vieilles chansons, toi, le paysan, digne fils de la terre, poursuivant l’œuvre de tes aïeux, docile et résigné…
Désormais, tu es la sente ombragée, où s’étiolent les parfums cramoisis des coques de châtaigniers.
Sais-tu grand-père, que l’eau des rivières a le goût amer des jours qui déchantent ?
La terre vomit le poison de notre cupidité.
Tu es la caresse silencieuse du vent qui effleure mes yeux tristes, quand les vocalises des chardonnerets n’égayent plus les sous-bois, alors que se fut ainsi, autrefois.
Sais-tu grand-père, qu’on étouffe le chant glorieux du coq de ton enfance et que les cloches des églises sonnent le tocsin des jours sans lendemain ?
Au loin, le soleil brandit le glaive de sa colère, enflammant l’horizon de présages de mauvais augure.
Certains prônent avec arrogance, qu’il nous faut construire un monde meilleur, mais ils refusent d’entendre l’écho sourd, grondant derrière le flanc des montagnes...
Gémirons-nous bientôt à voir s’éteindre le chant radieux des oiseaux, comme si nous laissions mourir nos petits-enfants ?
Nous ne sommes que les pâles lueurs d’un monde dont nous chantons les louanges, mais que nous gâchons pour des desseins imbéciles !
Les pierres érigées avec labeur par le passé, dégringolent sous l’avidité de ceux qui nous leurrent avec des semblants de vérités !
Moi je dis : mensonges !
Rude était ta vie, grand-père, mais noble était ton cœur, toi, le paysan pieux, qui accueillait avec discernement les années sans récoltes, tel un avertissement du « Tout-Puissant ».
Aux heures sombres de l’hiver, quand les arbres dépouillés me clament leurs poésies muettes, j’entends ton pas bourbeux arpenter les sillons de ta terre…
Alors retentit dans mon cœur, la joyeuse rengaine des moissonneurs d’antan.
« L’envers du décor » MOINE Corinne
Si tu cherches un sens à ta vie, marches pieds nus sur mes sentiers… Tu verras : rien ne s’oublie !
Il suffit d’un instant pour se souvenir de l’essentiel…
MOINE Corinne
Belle découverte…
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